La prise d’otage comme nouveau mode d’expression politique ???
Les évènements récents peuvent nous faire nous demander si la prise d’otage n’est pas devenue un nouveau mode d’expression politique. Je développe cette observation en me basant sur deux types d’évènements récents bien qu'assez différents dans la forme :
- en premier lieu : la bataille engagée par les étudiants et les syndicats contre le Contrat de Première Ebauche (CPE). Les manifestants ont utilisé le blocage des universités, les manifestations spontanées dans les rues avec des blocages de routes, d’autoroutes, de gares et des occupations de bâtiments publics. Notons simplement au passage que le droit de grève est soumis à déclaration, mais surtout que les blocages divers peuvent être analysés comme des "troubles à l’ordre public".
- En second lieu, la grève de la faim engagée par le député Jean Lassalle pour éviter la délocalisation d’une entreprise japonaise. Cette grève a suscité une certaine incompréhension puisque la délocalisation n’était pas dans un pays étranger mais à 50 km de la ville actuelle. De plus, un député a t-il pour fonction de faire ce type d’action ? Certains ont parlé de coup médiatique. On peut s’interroger sur le bien fondé de cette action… (voir l'article sur titem.blogspirit.com)
Dans les deux cas, la manœuvre a été la prise en otage du système :
- les manifestations visaient à bloquer l’économie de la France, engageant des risques de précarité, cette dernière étant pourtant le combat visé. Le but était donc de faire peur et d’utiliser celle-ci comme moyen de pression pour « négocier » (ou imposer).
- Dans le cas de la grève de la faim, le député a pris en otage une entreprise étrangère, et par répercussion le gouvernement français. La solution trouvée : la collectivité se payera le luxe de prendre à sa charge les frais supplémentaires élevés pour permettre à l’entreprise de rester implantée dans la commune actuelle. La liberté de l’entreprise dans sa propre gestion est-elle réellement respectée ? Cette action peut avoir des répercussions très néfastes notamment le risque d’éloigner des potentielles entreprises voulant s’installer en France, de peur d’être soumises à de telles pressions.
Par ces exemples, je voulais monter que les politiciens utilisent désormais le mécanisme de la prise en otage pour faire pression et obtenir ce qu’ils réclament. Or, dans un système démocratique, l’on peut se demander si de tels mécanismes ont leur place…. D’autant que les dérives semblent se multiplier : prenons l’exemple récents des manifestations contre l’implantation des ours dans les Pyrénées où des élus locaux ont participé aux jets de sang sur la mairie (bâtiment public, symbole de la République).
De telles actions politiques peuvent faire présager du nouveau visage du terrorisme des démocraties modernes !!!!